Certains vivent avec un radar toujours allumé. À l’affût du moindre changement de ton, du plus léger froncement de sourcil. Le système entier réagit avant même de comprendre pourquoi. Ce n’est pas une posture choisie, mais une habitude du corps : anticiper, protéger, éviter.
L’hypervigilance s’installe souvent sans prévenir chez les hypersensibles. Elles devient un filtre invisible qui colore chaque interaction, chaque sensation. Et un jour, la question surgit : est-ce que ce serait possible… de vivre autrement ?
Quand le corps croit qu’il faut se battre ou se protéger à tout prix
Ce que l’on appelle hypervigilance, c’est un mode de fonctionnement du système nerveux autonome. Une suractivation du système sympathique, responsable de la réponse « combat ou fuite ». Chez les personnes hypersensibles, cette réponse est souvent déclenchée par des stimuli pourtant inoffensifs.
Une odeur forte, une ambiance tendue, un regard ressenti comme évaluateur… Le cerveau, en particulier l’amygdale, interprète cela comme une menace. Et le corps suit : respiration qui s’accélère, muscles tendus, difficulté à se concentrer. Une étude de 2009 (Shin & Liberzon) montre que l’amygdale est plus active chez les personnes souffrant d’anxiété ou de stress post-traumatique. Cela suggère un lien fort entre hyperactivation neuronale et hypervigilance.
Quand l’hypervigilance et l’hypersensibilité deviennent prison
L’hypervigilance n’est pas un choix. Elle résulte souvent d’une accumulation d’expériences où le monde a semblé dangereux. Parfois depuis l’enfance, parfois de manière plus récente. Dans tous les cas, elle finit par enfermer.
Les relations deviennent éprouvantes. Le sommeil, perturbé. La fatigue, chronique. Le sentiment d’être « à côté de soi » s’installe. C’est un peu comme vivre dans une maison sans murs où chaque bruit du dehors semble résonner plus fort qu’il ne devrait.
Retrouver la sensation de sécurité
Alors, est-ce possible de vivre autrement ? La réponse est oui, mais elle ne passe pas par la volonté seule. Il ne s’agit pas de « se raisonner ». Il s’agit de réapprendre à rassurer le corps.
Certains chemins sont plus efficaces que d’autres pour y parvenir. Voici ceux qui m’ont le plus aidée :
• La pleine conscience et la respiration
De simples exercices de respiration peuvent aider à faire basculer le système nerveux en mode parasympathique, celui du repos et de la régénération. Des études comme celle de Brown et Gerbarg (2005) montrent les effets bénéfiques de la cohérence cardiaque et de la respiration contrôlée sur l’anxiété.
• Le Design Humain
Comprendre son propre fonctionnement énergétique change définitivement la donne. Le Design Humain aide à repérer les endroits où l’on capte ou l’on absorbe l’énergie des autres et comment réguler cela. Par exemple, un centre émotionnel non défini capte les émotions des autres et peut amplifier les tensions sans le savoir. En prendre conscience permet d’adopter des stratégies bien plus justes et apaisantes.
• L’équicoaching
Les chevaux vivent dans l’instant. Ils sentent l’état interne d’une personne avant même qu’elle n’ait mis de mots dessus. Dans une relation sans jugement, sans exigence, le corps apprend à se relâcher. Ce contact permet souvent de retrouver un ancrage corporel et une intuition longtemps étouffée par la peur. Leur champ électromagnétique cinq fois plus puissant que le nôtre a un effet particulièrement bénéfique pour les personnes en situation d’hypervigilance et hypersensibilité.
• Le rêve éveillé
Dans un cadre bienveillant, le rêve éveillé permet de visiter les zones de tension inconscientes, celles qui dictent encore des comportements automatiques. En laissant des images symboliques émerger, le corps et l’esprit trouvent ensemble de nouvelles issues. Il ne s’agit pas de réparer, mais de remettre en lumière et en mouvement.
D’autres approches comme le yoga du trauma, la somatic experiencing, la danse intuitive, les cercles de parole sécurisants ou encore l’EFT (Emotional Freedom Technique) peuvent aussi ouvrir la voie vers un apaisement durable. Toutes sont utiles pour apaiser ce que l’hypervigilance et hypersensibilité peuvent avoir laissé en tension.
Quand l’hypervigilance devient messagère de l’hypersensibilité
Une autre façon de voir l’hypervigilance, c’est de la considérer non comme une ennemie, mais comme une messagère. Elle vient dire : « Quelque chose ici ne se sent pas en sécurité ». Elle invite à ralentir, à observer, à faire autrement. Elle pousse à chercher des lieux, des personnes, des pratiques qui rendent le monde plus habitable.
Une histoire parmi d’autres
Il m’a fallu du temps pour accepter que toutes mes perceptions n’étaient pas une faille. Longtemps, tout me paraissait trop près, trop fort, trop vite, trop brut. Mon corps s’était habitué à douter de tout, y compris de mes propres ressentis. Ce n’est qu’au contact des chevaux que le silence et l’écoute sont devenus réparateurs, et non menaçants. Puis en osant explorer mes images intérieures avec les rêves nocturnes et le rêve éveillé, quelque chose a pu bouger, lentement mais profondément. Enfin, le Design Humain est venu donner du sens à toute cette sensibilité diffuse. Les pièces ont commencé à s’emboîter. Et jour après jour, une sécurité intérieure que je croyais hors de portée a commencé à s’installer.
Et maintenant ?
Ce n’est pas un chemin linéaire. Mais chaque fois qu’une respiration plus profonde se fait en conscience, qu’un muscle se relâche, qu’une interaction devient plus fluide, alors l’hypervigilance et hypersensibilité perdent encore de leur emprise. Et ce qui grandit à la place, c’est une confiance fine, tranquille, que mes chevaux et mes clientes hypersensibles apprécient grandement.
Alors aujourd’hui, je me dis que peut-être que l’apaisement n’est pas l’absence de vigilance, mais la possibilité de choisir quand elle est utile. Et d’apprendre, à son rythme, à vivre à sa façon.
Merci Marie pour ton article très utile ! Considérer l’hypervigilance comme une messagère de l’hypersensibilité, comme le sont les émotions, me paraît intéressant. Je pratique la pleine conscience au quotidien pour ses nombreux bénéfices et je ne savais pas que le champ électromagnétique des chevaux est cinq fois plus puissant que le nôtre. Ce sont des animaux que j’adore et qui me calment vraiment quand je suis stressée. Je suis en contact avec une jument presque au quotidien.
Merci pour ton message si touchant 💛 C’est beau ce lien que tu as avec cette jument, et je ne suis pas surprise qu’elle t’apaise profondément. Les chevaux sont de puissants alliés pour revenir à soi et écouter ce qui se joue en silence. Et oui, leur champ électromagnétique est fascinant, il agit comme une caisse de résonance sur notre propre système nerveux. Un vrai cadeau pour nous, les hypersensibles 🙏
Merci pour cet article. En tant que personne instinctive et hypersensible, j’ai trouvé intéressant de distinguer l’hypervigilance de l’hypersensibilité. Je n’ai jamais été dans cet état d’hypervigilance, mais j’ai pris conscience de mon don de préservation, notamment en pratiquant les arts martiaux. Ton analyse m’aide à mieux comprendre ces nuances et à apprécier la richesse de nos perceptions.
Merci beaucoup pour ton partage ! C’est passionnant ce lien avec les arts martiaux — je trouve que ce sont des pratiques tellement riches pour développer cette conscience corporelle et subtile dont tu parles. Ton témoignage illustre à merveille comment on peut transformer notre sensibilité en force intérieure même si on ne se considère pas concernée par l’hypervigilance ; comme tu le mentionnes, l’hypersensibilité est par nature, pleine de nuances et de perceptions subtiles 💫
Je ne connaissais pas le design humain, c’est très intéressant ! Merci
Merci à toi pour ton retour ! Ravie de t’avoir fait découvrir cet univers fascinant. Le Design Humain ouvre des portes incroyables pour mieux se comprendre et vivre aligné. Si tu as envie d’en savoir plus, je publie régulièrement des articles sur le sujet 😊