Quand on a vécu l’inacceptable – un viol, un deuil brutal, des violences conjugales, du harcèlement… – il est légitime d’être en colère. Mais cette émotion, alimentée au fil des années par des pensées ravageuses peut devenir un poison lent.
Un poison qui continue à te consumer, nourrir un désir de vengeance, d’humiliation en retour, un « besoin » que l’autre paie… Si tu ressens ça actuellement, alors il se peut que cette colère ait pris une place motrice et malsaine dans ta vie.
Tu n’es pas cette colère. Tu es bien plus puissante et créative qu’elle. Et elle n’est qu’une messagère. Qui demande à être écoutée et libérée.
Cet article est inspiré par l’une de mes clientes qui est en train de faire un travail d’introspection et de réparation très profond et inspirant. J’ose espérer que ce partage puisse aider d’autres personnes.
Un rêve révélateur
Dans mon programme d’accompagnement Sens Unique, nous explorons les rêves – nocturnes et éveillés – la découverte et l’intégration du Design Humain de chaque participante et la sagesse des chevaux à travers l’équicoaching. Cette approche holistique vise à permettre de mieux se comprendre, s’apaiser durablement, trouver des clés concrètes pour retrouver son alignement et prendre un nouveau départ en accord avec sa nature profonde.
Voici un rêve partagé par une participante :
« Il y a une ligne d’humains. Au milieu il y a un homme qui est médecin et qui est là pour faire des vaccins. Des vaccins comme celui du COVID. Il pense que ces vaccins sont nocifs, du coup, il injecte à chacun de l’eau. Sans avoir rien dit à personne. Je suis face à eux, je les regarde et je le sais. Un peu plus tard, je suis à mon tour vaccinée alors que je ne le voulais pas. Je le vis très mal, comme un viol. »
Ce rêve est extrêmement puissant. Il met en scène une façon d’agir de la rêveuse représentée par une figure d’autorité (le médecin) qui prétend faire le bien mais agit en dehors du consentement des autres aspects d’elle même.
L’eau injectée à la place du vaccin n’est pas neutre ici. Elle pourrait représenter une vérité diluée, une illusion de soin, un émotion présentée comme juste et protectrice mais vidée de sens, de justice, d’effet réel. Et au moment où la rêveuse devient elle-même touchée, forcée, violée dans son intégrité, une blessure encore vive est mise en lumière : celle du non consentement, de la trahison et du figement.
Le message de la colère : « Tes limites ont été franchies. »
La colère saine dit : « Tu n’avais pas le droit de faire ça. » Elle marque le territoire de ton intégrité. Elle rappelle que ton corps, ton cœur, ton espace intérieur ne sont pas à disposition. Elle te donne la force de dire non, de t’opposer, t’affirmer, faire respecter ton territoire, rétablir l’ordre juste.
Mais les émotions sont des messagères du présent.
Quand elles ne sont pas accueillies, traversées, écoutées dans le présent, elles restent figées dans ton corps. Elle s’enkystent. Elle peuvent se transformer en ruminations, somatisations diverses, maladies, en pensées destructrices, en idées noires, en désir de punir, de faire mal, d’avoir enfin un pouvoir sur ce qui t’a dépossédée…
Et si on regardait un instant avec les yeux d’un cheval ?
Dans un troupeau de chevaux, les limites ne sont pas négociables. Elles ne sont ni expliquées, ni justifiées, encore moins criées ou ruminées. Elles sont ressenties et posées dans l’instant, sans appel. Si un cheval en repousse un autre, c’est une affirmation de son espace vital. Ce n’est ni pour faire du mal, ni « par erreur », ni « sans faire exprès ». Il ne cherche pas à être compris, excusé, ni aimé pour cela. Il vit simplement dans le respect profond de son intégrité.
Cette sagesse animale, instinctive, beaucoup d’entre nous, l’avons perdue. Quand nos frontières ont été franchies, par violence, manipulation, trahison, quand on n’a pas su dire non, quand on nous a fait taire… il est parfaitement compréhensible qu’un feu brûle encore à l’intérieur. Ce feu a tenté, à sa manière, de préserver ce qu’on n’a pas su protéger. Il nous montre à quel point ce qui a été fait était grave, injuste, inacceptable. La colère est devenue une mémoire vivante de ce qui aurait dû être stoppé.
Mais rester enfermé.e dans cette mémoire nous condamne à une forme d’impuissance. Ce figement dans le passé prive du présent.
Tant que tu ressasses, tu restes encore là-bas. Tant que tu veux qu’il/elle paie, tu te lies à cette personne, à ce passé, à cet acte. Tu vis dans le monde de ton agresseur, pas dans le tien. Et c’est là que se glisse insidieusement une forme de souffrance supplémentaire : celle d’avoir perdu ton présent, de vivre hors de ta vie. Dans l’impuissance. Une révolte ou une résignation silencieuse qui t’empoisonne à petit feu.
Combien de temps es-tu prête à payer ce prix ?
Ce prix, c’est celui de ton énergie qui fuit dans un passé qui ne change pas et ne pourra jamais changer. Ce prix, c’est ta lumière qui s’éteint sous la lourdeur du ressentiment. Ce prix, c’est la dépendance à une réparation qui ne viendra peut-être jamais. Ce prix, c’est celui de ces années qui passent séparée de ce à quoi tu aspires au fond de toi : des relations apaisées, la réalisation de tes projets, la sérénité et la joie d’avancer chaque jour vers un quotidien qui te ressemble et t’épanouit davantage.
Alors, prends un instant pour te reposer sincèrement cette question : combien de temps es-tu prêtes à continuer à payer ce prix ?
Tu n’as pas à oublier, minimiser, ni à excuser. Tu peux choisir une autre voie : celle de la transmutation.
Reprends ton pouvoir, ta responsabilité
Transmuter, c’est transformer la colère figée en force pacifique et bénéfique. C’est alchimiser cette forme de poison en matière noble. Sortir du figement et de cette rancune qui te pourrit la vie, reconnaitre ta blessure et faire le choix de devenir responsable de sa cicatrisation. Capable de répondre autrement. Te libérer pour de bon.
Sortir de la sidération, du figement, du désir de faire du mal et reprendre ton pouvoir de création, de faire du bien. Faire le deuil de ce que tu n’as pas eu — protection, justice, écoute — pour t’offrir aujourd’hui ce que tu mérites.
3 pistes pour transmuter l’injustice sans te trahir, ni te vanger
Transmuter une blessure profonde demande du courage, de la tendresse envers soi-même et souvent… un appui extérieur. Certaines douleurs sont trop lourdes à porter seule, trop bien enfouies, trop imprégnées dans le corps et les pensées pour être libérées sans aide.
Travailler avec un.e thérapeute de confiance, formé.e à l’accompagnement des traumas, peut faire toute la différence. Quelqu’un qui te voit sans te juger, t’écoute sans vouloir te réparer, t’aide à retrouver ta souveraineté et ton rythme. Un espace sécure où tu peux enfin poser les armes, te déposer, et commencer à reconstruire à partir de toi.
Même si cela demande du temps, même si tu as déjà essayé sans résultat, même si tu as été déçue : ne te prive pas de cette possibilité. Le bon accompagnement, au bon moment, peut changer toute une trajectoire de vie. Voici 3 pistes que tu peux expérimenter en parallèle.
1. Écrire une lettre à l’agresseur, et la brûler
Balance tout. Ce que tu n’as jamais osé dire. Ce que tu voudrais lui faire. Ce que tu as ressenti sur le moment et que tu ressens aujourd’hui. Ce que tu te refuses de révéler même à ta meilleure amie. Puis, choisis consciemment de brûler cette lettre. Pas pour oublier. Mais pour sortir consciemment cette énergie de ton corps. Couper le lien qui t’unissait encore à cet évènement. Si il y en a plusieurs tu peux le faire plusieurs fois ou écrire une lettre commune, choisis ce qui sonne le plus juste pour toi.
2. Revenir dans le rêve, et changer la fin
En état élargi de conscience ou d’écriture intuitive, (re)plonge dans ton rêve. Prends le temps de visualiser les détails, le décor, l’ambiance, les personnages. Laisse les images se former, se modifier, se densifier et reprends ton pouvoir en toute lucidité.
Quand le médecin approche, que choisis tu ? Est-ce que tu parles ? Te défends ? Te retires ? Appelles une alliée ?
Tu as le droit et la responsabilité d’imaginer une autre fin. Cela ne change pas le passé, mais cela change la façon dont ton psychisme traite ta mémoire, ton présent et ton futur.
3. Reconnecter à ton espace de souveraineté
Prends un moment chaque jour pour t’ancrer dans ton corps. Respire, pose tes mains sur ton ventre ou ton cœur. Affirme toi intérieurement : « Mon espace est sacré. Personne ne peut franchir mes limites sans mon accord. Je suis la seule à en définir l’accès. Je reprends mon pouvoir protecteur et créateur.»
Viens en séance avec un cheval, si c’est possible, pour ressentir dans ton corps ce que cela fait d’être vue, entendue, respectée, aimée inconditionnellement. Ou choisis une pratique artistique comme la danse, la peinture, l’écriture, le chant… afin de symboliser et incarner pleinement la version de toi qui choisit de ne plus survivre, mais de vivre.
Pour aller plus loin sur le chemin du pardon
Tu peux choisir de ne plus nourrir la colère comme seule réponse. Tu peux retrouver ta grandeur sans passer par la vengeance, l’impuissance ou la résignation. Et offrir au monde une version de toi qui a traversé ce feu – et qui ne s’y brûle plus.
Si tu as une vingtaine de minutes, je t’invite à prendre connaissance de l’incroyable chemin de résilience de cet homme qui a pardonné à l’assassin de son père et véhicule des messages de paix et de résilience à travers ses conférences, livres et ateliers.
La première Marche des Chevaux pour un Pardon Mondial
Cette énergie de réconciliation vivante, profonde, incarnée que j’ai tenté de transmettre à travers cet article résonne très fortement avec un projet qui me tient particulièrement à cœur en ce moment : la première Marche des Chevaux pour un Pardon Mondial, qui aura lieu à Genève le 19 octobre prochain.
Ce rassemblement de chevaux, de cavaliers et de marcheurs, de chanteurs, initié par Arlette Agassis, une enseignante d’équitation profondément engagée pour le bien être de chevaux et l’éveil de conscience des cavaliers, dont la fille s’est suicidée en aout dernier portera haut et fort un message puissant : aucune paix durable ne peut s’enraciner sans une transformation intérieure individuelle.
Une transformation qui demande du courage — celui d’aller regarder en face les conditionnements qui alimentent en chacun de nous la rancune, la colère et la peur de l’autre, pour mieux les dépasser. Aux côtés des maitres du pardon que sont les chevaux, porteurs et compagnons depuis des millénaires de la violence, des désirs conquérants, égotiques des humains, de la cruauté, de la folie, et de leurs fardeaux, nous marcherons ensemble, unis à cette idée que le pardon véritable n’est ni oubli, ni déni, mais acte de puissance, d’engagement et de conscience. Vous pouvez retrouver plus d’infos sur ce site.
Les failles d’un trauma peuvent être longues à refermer mais le chemin en vaut la peine! J’accompagne chaque jour sur ces sujets et suis sûre que l’accompagenment des chevaux peut être une très belle expérience complémentaire, à la rencontre d’une autre forme d’intuition et de justice 🙏
Merci pour ton message 🙏 Oui, le chemin peut être long, sinueux, parfois décourageant… mais chaque pas compte, et la transformation en profondeur qu’il permet est essentielle. Oui la présence sensible des chevaux et leur manière si juste de refléter nos états intérieurs ouvre des espaces souvent inaccessibles par la seule parole. Je suis touchée de savoir que tu accompagnes aussi sur ces sujets 💛 Nos pratiques se font écho, chacune avec sa couleur, et c’est beau à voir.
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Oui la présence sensible des chevaux et leur manière si juste de refléter nos états intérieurs ouvre des espaces souvent inaccessibles par la seule parole.
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